Rey Cabrera - suite
Les paroles, presque naïves, nous font rêver de l’Oriente et de Santiago, en évoquant, avec gouaille ou nostalgie selon les cas, mille petites situations de la vie quotidienne : bons repas dans des bouis-bouis accueillants, amourettes heureuses ou malheureuses, personnages familiers ou picaresques, anecdotes burlesques ou touchantes... Quel miracle que tant de poésie puisse émaner d’un propos aussi simple !!!
Le talent des instrumentistes éblouit à chaque mesure ; transparence presque cristalline de la section des percussions qui permet de distinguer clairement chaque instrument ; qualité des solos éclatants de trompette, des improvisations de piano aux reflets très jazzy et de celles, plus traditionnelles mais étincelantes, du tres(*) de Rey Cabrera ; échanges haletants entre soliste et chœurs dans des montunos à l’énergie tourbillonnante.
Ces grandes qualités sont particulièrement marquées dans les enregistrements en « live » : L’orchestre de Rey Cabrera se nourrit alors (suivant en cela la grande tradition de la musique cubaine et tout particulièrement santiaguera) de la forte interaction qui se noue entre musiciens, public et danseurs, dans un échange d’énergie à somme positive où chaque protagoniste restitue à l’autre davantage qu’il n’a absorbé. Même assis, le public se prend à trépigner, à danser sur place. Quant aux connaisseurs, il y a longtemps qu’ils dansent…
Rey est un des derniers ambassadeurs de cette belle musique Cubaine, maestro du très et un timbre voix bien particulier, dans son spectacle il invite à découvrir son héritage, un véritable voyage imaginaire vers le son, changui, chachacha, bolero.
(*) Tres : sorte de guitare à 3 ou 4 cordes doubles
Discographie
Beaucoup de titres de son répertoire sont autobiographiques, comme El bohío de Rey Cabrera (qui parle de ma maison dans les collines), La luz de mi corazón (écrit pour son épouse Lydia), Camilla (une chanson écrite pour la petite-fille de Lydia, Camilla), Me voy a recoger café (dans son enfance, il semait et récoltait le café), Canto a Bruselas (un Danzon en l’honneur de sa nouvelle ville d’adoption où il vit depuis 2003). Il écrit à la fois la musique et les paroles, comme dans Mi prieta azucarada. Il interprète aussi des thèmes d’autres musiciens, comme El Guateke de Don Tomas, écrit par Angel Villavicencio, du groupe Guitaras y trovadores.
Il a déjà publié deux CD en Europe, Color Cuba en 2007 et Cubel Son en 2011. Son nouveau CD, Controversia, a été inauguré à Bruges le 5 octobre dernier.